Après avoir provoqué la ruine des seigneurs les plus fortunés de son temps, Federigo, jeune seigneur napolitain, extorque à la Mort deux vies supplémentaires au terme desquelles il obtient que les instances divines, Saint Pierre et Jésus-Christ, lui ouvrent les portes du Paradis sans condition. 

Par un récit qu’il signe non sans hésiter en 1829, Mérimée nous livre ce que l’on voit comme une fable à la morale insondable, sortie du patrimoine littéraire napolitain. 

Ce conte subversif du Moyen-Age renverse les codes ; et la morale, sous-jacente, n’est pas là où on l’attend – elle est du côté du pécheur, au profil de justicier frondeur. 

Mérimée nous offre ici un joyeux duel qui, entre le Seigneur Tout-Puissant et Homo Sapiens, se joue à coups de « tu sais que je sais » et « je sais que tu sais que je sais ». C’est le rapport acteur- spectateur. Parce que tout le monde sait – faisant comme si de rien n’était.

Dans un environnement inspiré de l’univers de Georges Méliès, cette petite forme jongle avec l’illusion et le théâtre dans le théâtre, comme un pied de nez consenti au pouvoir de l’illusion, comme cette parodie d’exemplum fait un pied de nez au pouvoir chimérique de l’argent.

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