Quel est le sens de votre vie ?

 

Telle est la question posée à de jeunes collégiens par leur professeure de français. Vaste sujet philosophique. Qu’à cela ne tienne ! Le défi de la réponse est lancé ; le destin n’offre d’autre choix que de le relever. Et, pour ce faire, rien de plus judicieux que l’intervention d’une comédienne, dont le talent repose sur la faculté d’éclairer les esprits par l’illusion.

 

C’est dans un espace scénique où les spectateurs sont assis à des tables d’écoliers, que s’opère une mise en abîme. Qui joue la comédie ? La professeure ou la comédienne qu’elle attend ? Les deux peut-être ? Où est le véritable spectacle et qui en est le public ? La frontière entre réalité et fiction se dissout pour laisser place à un espace pluridimensionnel ouvert à ce questionnement universel poursuivant depuis toujours chaque être humain.

 

La salle de classe devient alors la piste de jeu d’un duo cocasse, où de petits numéros clownesques s’immiscent dans cette réflexion sibylline. La réponse ne se cache-t-elle d’ailleurs pas dans ces pitreries ? Car questionner le sens de la vie, c’est mettre en relief son absurdité. Faisons-nous semblant de ne pas la voir ? Espérons-nous l’éviter ? Mieux vaut ne pas y penser… Mais la sourde musique du « pourquoi ? » ne meurt jamais.

 

Ici, on la prend à bras le corps. Et c’est par le Mythe de Sisyphe que l’on joue avec, pour mieux  l’apprivoiser. Camus voyait en ce héros mythologique un personnage heureux, trouvant son bonheur dans l’accomplissement de la tâche qu’il entreprend, et non dans la signification de cette tâche. Ainsi, l’acceptation de l’absurdité de la vie n’est-elle pas l’une des portes d’accès au bonheur ?